Judith Lasry, céramiste
Non loin de la place de la Bastille, dans une cour pavée de la rue Saint Sabin se trouve le repaire de gangster dont fait partie Judith Lasry. Ou plus exactement un collectif de jeunes femmes céramistes. Bien qu’elle ait fini par quitter la capitale pour s’installer à Saint-Armand-en-Puisaye en Bourgogne, Judith continue à jouer les bandits dans cet atelier du 11e arrondissement parisien…
Judith Lasry a commencé la céramique à la fin de ses études de design à l’Ecole Boulle. Pour son diplôme, son projet intitulé “Manger l’immonde” questionnait la place de l’insecte dans notre culture culinaire. Partant du principe que l’entomophagie provoque le dégoût dans les cultures occidentales, elle proposait de la vaisselle incluant l’insecte au rituel alimentaire, sans recherche de déguisement.
La nourriture étant l’autre de ses obsessions, Judith lie intimement son travail aux plaisirs de la table. La première de ses collaborations fut d’ailleurs avec l’épicerie fine et restaurant Agrology à Paris. S’en suivirent de nombreuses comme Mokonuts ou bien encore Dersou…
Judith ne se dit pas technicienne et qualifie son travail de spontané. Elle n’emploie pas de tour de potier et utilise la technique du pincé car elle aime manipuler la matière comme le ferait un sculpteur, ce qui donne des créations singulières et uniques. Judith attrape l’air du temps, s’inspire des personnes qui l’entourent. Elle dit agir comme un capteur.
La céramique est pour elle un travail de métamorphose. Partir de la matière et la figer. Judith crée également elle-même ses émaux et poursuit ses expérimentations, avec le projet de construction d’un four à bois dans sa maison familiale à Saint-Armand-en-Puysaye…